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Généalogie des Rolin/Rollin

 Par Dominique ROLLIN

Branche des Rolin d'Aymeries

Antoine Rolin :

Né en 1424 il est décédé le 4 septembre 1497, âgé de 73 ans, inhumé à la Chartreuse Notre-Dame de Macourt à Marly-lès-Valenciennes, aujourd'hui Marly (Nord). Septième enfants de Nicolas Rolin, il est le troisième enfant, du troisième mariage de son père avec dame Guigonne de Salins.

Seigneur d'Authume, Beuvage, Aymeries, Raismes, Quartes, Sart-de-Doullers, Saint-Aubin, Floursies, Pont-sur-Sambre, Hargnies, Mignault, Haine-Saint-Paul, Saint Pierre, St Vaast, Préseau, Lens, Tongres, Saint Martin, Houdeng, Fantaine-les-Dijon, Cherisy, Fortel, Boubers, Cussy, Island-les-Saulieu.

     Maréchal héréditaire du Hainaut à cause du fief de Houdeng et grand veneur du pays du Hainaut par le fief de Raismes, il est présent aux joutes de l'arbre de Charlemagne, il est armé chevalier à la bataille d'Audenarde par Jean de Bourgogne, comte d'Etampes en 1451. En 1454 il est à Lille aux vœux du faisan. Nommé en 1458 chambellan de Charles comte de Charolais, il est en 1454 ambassadeur auprès du duc de Bretagne. Fait prisonnier par les troupes royales à la bataille de Monthlery, il prendra, après la mort du Téméraire, parti pour Marie de Bourgogne ce qui conduira à la confiscation d'une partie de ses biens en France.

Antoine Rolin avait épousé le 8 août 1444 Marie d'Ailly de Rayneval, fille de Raoul d'Ailly sire de Picquigny, vidame d'Amiens et Jacqueline de Béthune. Elle était la sœur de Jacqueline d'Ailly marié à Amiens en 1435 à Jean de Bourgogne, comte de Nevers et baron de Donzy, comte d'Etampes et d'Eu, pair de France chevalier de la Toison d'or.


Antoine Rolin grand amateur d'Art était aussi un lettré grand amateur de livres.

(d'après un article : "La réception du poème des Eschés amoureux et du Livre des Eschez amoureux moralisés dans les États bourguignons au XVe siècle," "Le Moyen Age" 2007/3-4, Tome CXIII, p. 591-611.) Anne-Marie Legaré Professeur d'histoire de l'art médiéval Université de Lille 3.


Au tout début du XIII siècle, Évrart de Conty écrit le Livre "des Eschez amoureux" moralisés, (a)   à partir d’un texte en vers, les Eschés amoureux, L’entreprise d’Évrart consistera à convertir en prose et à moraliser son long poème qui ne nous est connu que par deux manuscrits, l’un aujourd’hui conservé à la Marciana de Venise et l’autre, à la Landesbibliothek de Dresde dans les deux exemplaires enluminés parvenus jusqu’à nous. L’un d’eux, aux armes de Louise de Savoie , l’autre a été réalisé à Valenciennes, ou en tout cas en Hainaut, pour Antoine Rolin. C’est bien Antoine Rolin, grand bailli et grand veneur du Hainaut, et son épouse Marie d’Ailly qui furent, sinon les commanditaires, en tout cas les possesseurs de l’exemplaire bourguignon des Eschez amoureux moralisés. Cet atelier du Hainaut n'était pas étranger à la Famille Rolin d'Aymeries. On trouve en effet quatre miniatures de la main du Maître de Liedekerke, qui est à l'oeuvre dans "les Eschez amoureux"  et cinq de celle du Maître d’Antoine Rolin un certain Louis d'Aymeries dans une copie des Chroniques de Hainaut, datant des années 1490, aux armes de la famille de Berlaimont et de Ligne, sans doute Gilles de Berlaimont et Marie de Ligne dont la fille, Gillette, épousa Louis Rolin, seul fils héritier d’Antoine Rolin. Nous connaissons l’existence de deux autres exemplaires bourguignons, perdus à ce jour, du poème des Eschés amoureux, grâce à deux articles de l’inventaire de Jean sans Peur dressé en 1420. Il semble que Jean sans Peur ait aussi eu au moins un livre des Eschez amoureux moralisés en sa possession. On retrouve un livre de l’échiquier amoureux dans une liste de livres ayant appartenu à Jeanne d’Artois, la tante même de Bonne d’Artois qui, rappelons-le, était l’épouse de Philippe le Bon. C’est Philippe le Bon qui a acquis, les biens mobiliers de Jeanne, après que son épouse Bonne ait intenté un procès contre Jean de Melun, seigneur d’Antoing qui, en tant que cousin germain et exécuteur testamentaire de Jeanne d’Artois, en réclamait l’héritage. Or Bonne souhaitait récupérer certains biens meubles de sa tante. L’affaire était toujours sans solution en 1424 lorsque Bonne rendit l’âme et c’est alors le duc, son époux, qui la reprit en mains et la régla définitivement au plus tard en 1426. Au lieu de garder pour lui l’ensemble des biens mobiliers comprenant tissus précieux, joyaux et surtout vingt-deux livres, Philippe le Bon en fit don à son chancelier Nicolas Rolin, le 23 juin 1426, Dans la liste des livres, celui de l’échiquier amoureux est estimé à 16 francs. Il est probable que c'est ce manuscrit (l’exemplaire de Madamoiselle de Dreux donné à Nicolas Rolin par Philippe le Bon ) qui servi de modèle à la réalisation du livre que possédait Antoine Rolin,. Il paraît en effet assez vraisemblable que le manuscrit aux armes des Rolin,  ait été copié sur un exemplaire du texte déjà en possession de la famille Rolin. On notera également que l’atelier duquel est sorti ce manuscrit n’est pas étranger à la famille : l’exemplaire qui nous est parvenu est en effet, sur bien des points, identique à une Histoire du saint Graal sur papier, portant les armoiries des Rolin – d’azur à trois clés d’or – qu’un descendant de la famille, le bailli d’Aymeries Ysembart Rolin († 1528) a eu en sa possession. Il est précisé au colophon que le texte a été écrit a Bruges en l’an M cccc lxxix de la main de Louis d’Aymeries.

Sommes nous en présence de Louis Rolin, seigneur d’Aymeries, le fils d’Antoine Rolin ? Cela semble peut probable, il est difficile d’imaginer que Louis Rolin d'Aymeries fils d'Antoine Rolin, un membre de la famille aussi prestigieuse que celle des Rolin s’adonne à des activités de copiste. Il pourrait s'agir d’un certain copiste prénommé Louis, et originaire d’Aymeries, où il aurait connu la famille Rolin. La main de Louis d’Aymeries n’est pas à l’œuvre dans le Livre des Eschez amoureux moralisés mais le recours au même papier pour certaines parties, la présence d’un vocabulaire ornemental parfaitement similaire prouvent que les deux manuscrits sont sortis du même atelier. Si la famille Rolin a sollicité cet atelier pour la copie de l’Histoire du saint Graal, dont Ysembart Rolin en était le propriétaire à sa mort en 1528, elle aura pu faire de même pour celle des Eschez amoureux. Quelle fut la fortune de ce manuscrit ? Il est sans doute resté dans la bibliothèque des Rolin-Ailly entre sa date de fabrication et la mort d’Antoine Rolin, le 4 septembre 1497, ou de son épouse Marie, le 8 juin 1498. Des six enfants connus du couple, Louis Rolin, installé en Hainaut, serait selon certains historiens le seul à avoir hérité de son père mais on ne trouve aucun indice de propriété ultérieure dans le BnF, fr. 919753. Peut-être a-t-il très tôt intégré la collection d’Englebert II. Mais toujours est-il qu'un livre de la bibliothèque des Rolin-Ailly "l'histoire du Saint Graal" fut entre les mains d'Ysembart Rollin de Valenciennes. Héritage familial on doit bien le supposer !


(a) http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8426258c


Qui était donc ce copiste Louis Rolin d'aymeries travaillant comme copiste pour Antoine Rolin ?  Nous tenterons de répondre à cette interrogation à la page "La branche Valenciennoise & prévôts de Mons.

armes d'Antoine Rollin

SOURCES


 Archives du Nord – B 10453 -10456
 Codex  Diplomaticus  Néerlandicus - 1857  
 R. BERARD : mars 1962 – mémoires  SAHA – T. XXI – 1965  
 G. DELOFFRE : « Guerres et Brigandages au XVème siècle » - mémoires  SAHA – T. XXIV
 DEVILLERS : « Le Hainaut après la mort de Marie de Bourgogne - 1482-1483 – Bruxelles 1880 »
 A. DINAUX – 1863 - « Trouvères, Jongleurs et Ménestrels du Nord de la France »
 A. DUVAUX : « Mémoires de Martin du Bellay -Sieur de Langeais » - mémoires  SAHA – T. XIII – 1933
 GOSSART : « Histoire de Renaut-Folie » - mémoires  SAHA – T. II – 1969
 J. de GUYSE : « Histoire du Hainaut » - Non daté  (entre 1360 et 1399)
 G. MARTIN : « Histoire et généalogie de la Maison de Ligne et d' Arenberg – Tome 1 » - CHGB

L'Avesnois Cercle Historique et Généalogique de Berlaimont - Free

Diane, déesse de la chasse



Le Livre des échecs amoureux

Le Livre des échecs amoureux

Manuscrit sur parchemin
BNF, Manuscrits (Fr. 9197 fol. 140v)


Composé en prose par Évrart de Conty vers 1400, le Livre des échecs amoureux se présente comme le commentaire d'un poème allégorique inspiré du Roman de la Rose. Utilisant la symbolique des dieux antiques et du jeu d'échecs, Évrart de Conty relate le parcours initiatique d'un jeune prince, "l'Acteur", et traite ainsi "des mœurs et du gouvernement de la vie humaine".
Au terme de sa quête, l'Acteur rencontre une jeune demoiselle avec laquelle il prend place autour de l'échiquier symbolique. À chacun des partenaires sont attribuées des pièces représentant autant de qualités ou de comportements relatifs à l'amour courtois.

Chef-d'œuvre de l'enluminure flamande du XVe siècle, ce manuscrit comprend vingt-quatre peintures, œuvre du Maître d'Antoine Rollin

La prise du château de Berlaimont

Le Grand Bailli de Hainaut, Antoine ROLIN n'est pas content du tout !...
 
 De passage en son château d'Aymeries, sous son blason  «... d' Azur aux trois clés d'or... », il voit s'accumuler les lettres de doléances, toutes rédigées par des marchands dépouillés ou rançonnés par celui qu'on appelle en se signant plusieurs fois : « le  Bastard de Berlaimont ».
 Les autres lettres de protestation émanent de censiers victimes de vols de bétail, et de pillages répétés de leurs récoltes... Les chemins ne sont plus sûrs  - même les chemins royaux !... –  et l'on évite de circuler la nuit car on a peur de ces sinistres  « Bandouliers  »  

Car le bâtard de Berlaimont n'agit pas seul. Il est devenu le chef d'une bande de brigands, la plupart d'anciens soldats – on cite le capitaine SORIS, mais il y a aussi les « bastards d' Oby » – qui ont profité de la guerre pour piller, saccager, mettre le feu... La paix revenue ils ont continué leurs exactions, bravant l'autorité du grand bailli.  
   Par deux fois Antoine ROLIN avait adressé un courrier à  ISAAC de Berlaimont,  le sommant de délivrer des marchands qui convoyaient leurs chariots vers les foires d' Anvers et de Bruges.  arrêtés et retenus captifs...Rien n'y avait fait, les marchands avaient dû payer une rançon pour continuer leur chemin. Les bandouliers, comparés à des loups « famils » (affamés) attaquaient de nuit, glissaient entre les mains des sergents qui les raquaient et retournaient au château de Berlaimont devenu un repaire de bandits.
  Le Grand Bailli a pourtant d'autres affaires à régler....
 
Seigneur d'Aymeries et de bien d'autres domaines, Maréchal et Grand Veneur Héréditaire de Hainaut, Conseiller et Chambellan du Duc de Bourgogne, c'est un personnage politique de premier ordre. C'est aussi un militaire sans cesse en action. La guerre en Hainaut est permanente. A peine terminé le conflit entre Armagnacs et Bourguignons, on a vu flotter, parmi des dizaines d'autres, l'étendard du seigneur d'Aymeries contre la ville de Dinant, rebelle à la puissance du Duc de Bourgogne...  
 Il y a eu le château-fort d' Aymeries à fortifier quand Louis XI, « ...l'araignée patiente qui triomphe de tous ses adversaires... » était à Senlis, prêt à dévaster le Hainaut et l'Artois.
 Les français ont eu raison de Charles le Téméraire en 1477... cette fois, c'est la sécurité des terres de Maximilien d'Autriche qu'il faut assurer...
  Jusqu'alors, le château de Berlaimont ne posait pas de problème particulier. Comme tous les ouvrages défensifs il suivait les consignes données par le Grand Conseil de Hainaut : par exemple, dans la journée du 15 février 1476, on avait rompu le grand pont sur la Sambre, comme tous les ponts depuis Landrecies jusque Maubeuge.
  En 1482, le castel était gardé par huit fiers gaillards, tous archers à cheval commandés par le Capitaine Jean de la Warde. Ce dernier avait sous ses ordres : Hellin de la Warde, son parent, Jehan de Vaulx, Hacquinet Naudour, Anthonne d' Ostrignies et puis Hacquinet de Florbecques, Legier, Hacquin Teraisse et enfin Fermin du Moulin.
 Les soucis commencent vers l'année1484, lorsque le fils naturel de Gilles de Berlaimont prend la garde du château.   Le seigneur Gilles avait épousé une fille de Michel III de LIGNE. La 11ème génération de cette prestigieuse famille allait donner 4 enfants aux Berlaimont. Cependant, mise à part la fille Marguerite qui épousa Jean de Viesville, les trois garçons disparurent prématurément:  Lancelot, le cadet, seigneur de Hierges, aventurier et chef de bande  est assassiné en 1484... Arnould, seigneur d' Erchy sur Seine tombera en même temps que Charles le Téméraire à la bataille de Nancy en 1477... et l'aîné, Gilles, qui épousa Béatrix d'Almeida, fille du comte d' Abrantes en Portugal laissera la vie en défendant les murs de son château de Berlaimont contre les Français, en 1478.
 
 C'est donc au bâtard de Berlaimont que revient le château... Il s'appelle ISAAC... comme l'un de ses ancêtres,  oncle de Gilles de Chin... celui qui assassina Thierri d' Avesnes, venu chasser en forêt de Mormal en compagnie du comte Bauduin de Hainaut et son frère Arnould. L' Histoire a retenu la lâcheté de l'embuscade où  « ...Thierri, n'ayant que son cor et un épieu, séparé de ses gens, fut blessé puis terrassé et enfin tué par Isaac de berlaimont et ses gens... »    
   Pour l'instant, Antoine ROLIN s'est borné à des courriers....

Cependant, les brigandages d' Isaac viennent aux oreilles du Duc et la Cour de Bourgogne en parle !.... Le chroniqueur officiel Jean MOLINET (1)  en a même donné les détails !.... D'autre part, la rumeur publique semble accuser le Grand Bailli de tolérance, car voilà bientôt six années que cela dure !...... On met en avant son âge respectable  (il aura bientôt 70 ans) ...Est-il encore
l'homme de la situation ?... Parviendra-t-il à réduire son dangereux voisin ?...
 Deux « affaires » vont déclencher la riposte du Grand Bailli et mener le  Bastard  à sa perte :


(1). Jean MOLINET : né à Desvres (Boulonnais)  en 1435 – mort à Valenciennes en 1507 – Représentant majeur de la littérature bourguignonne, poète, historien, chroniqueur officiel de la cour de Bourgogne. Connu pour sa traduction du Roman de la Rose – Son neveu est Jean Lemaire de Belges.


   Antoine Rolin a reçu de l'Abbé de Maroilles le détail de l'agression des bandouliers contre les bâtiments et le censier de Renaut-Folie, une de ses possessions à Noyelles. Tout a été pillé et incendié...
  Le 4 avril 1490 il fait savoir que : « ...le bastard de Berlaymont et autres, avec les bastards d' Oby, avoient prins vers Haspres aucuns marchands de France, les avoient menés audit château et ne vouloient mettre en délivre sans payer ranchon, nonobstant lettres que le Bailly leur eut escript pour les mettre en délivre... »
   Antoine Rolin sait que Isaac et ses sbires ne répondront pas. Le 16 avril, un huissier d'armes accompagné de deux hommes de fief se rendent à Berlaimont et demandent aux rebelles que :... « ...sous peine de la hart, incontinent ils meissent en pleine délivrance des dits prisonniers et rendaissent la dite place en la main du bailly... (...)... les dits bastards et leurs complices furent reffusans totalement... »
  Considérant que : ...« ...en la place de Berlaymont, le bastard, capitaine de la dite place, avec plusieurs gens de guerre se y estoient tenus et tenoient encore, lesquels contre le bien de la paix, au grand mesprisement du Roy, (...), de monseigneur son fils, souverains seigneurs, et a la scandèle de cestuy leur pays de Haynnau, composoient, destroussoient journellement, prenoient et amenoient prisonniers en la dicte place de Berlaymont, les marchans, tant de France, comme de Cambray, de Tournay, de Flandres et d'ailleurs, et les mettoient à ranchon et finance comme en temps de guerre... » (2),  le Bailli de Hainaut décida d'agir et se mit en route...
   Une grande figure de l' Histoire du Hainaut l'accompagne. Il s'agit de Jean de LIGNE, neveu de Marie, elle qui a perdu ses fils et dont la réputation souffre des méfaits du bâtard de son époux. En plus d'une expédition punitive, il y a là un honneur familial à défendre. Lui aussi est Conseiller et Chambellan du Duc, Chevalier de la Toison d' Or, célèbre jouteur... Depuis 1482,  il est Capitaine Général du Hainaut.... Aussi, décidé à réduire le « bastard » n'a-t-il pas de peine à réunir quatre cents soldats bien armés.
 Le 18 mai 1490, Rolin et De Ligne mettent le siège devant le château de Berlaimont, défendu par le bâtard et ....huit compagnons... décidés... C'est bien peu devant  ceux qui arrivent !...
  Les assiégeants investissent la place et l'entourent  « .. tellement que nul n'en pouvoit sortir, faisans tous devoirs à force de artillerie et autrement de le pouvoir prendre et avoir ceus de dedens...A quoi tellement fut exploitié et besongné après que le siège y heult esté par aucuns jours et nuits et que non obstant la deffence de ceux de dedens la dicte place, lesquels thirèrent d'artillerie plusieurs colpz après ceux qui estoient au dit siège, tant de grosses serpentines comme autrement pour résister à leur prinse, icelluy bastard et tous ses complices se rendirent à la volonté du bailly après ung assaut ou fut tué la plus grande partie des dits voleurs...les autres, avec le dit bastard furent pris et amenés au chastel d' Aymeries et les prisonniers qui furent trouvés en icelle place mis en délivre.... » (3).
 La suite est d'une logique implacable. Pour Antoine ROLIN, il va de soi que le sort d' Isaac et de ses trois compagnons survivants est réglé, ce n'est plus qu'une question de jours car il est essentiel d'aller vite, non seulement pour l'exemple qu'il veut donner... Mais aussi pour les finances,  car un prisonnier coûte cher !...
 
2. Mons - Commission Royale d' Histoire – 4ème série – T.6.
3. Annales de VINCHANT : Auteur des  « Annales du Comté de Hainaut ». Prêtre de Mons, mort en 1635, son manuscrit
paraît sous forme abrégée en 1648. Une édition complète en 5 volumes paraît en 1848.

 
 Les comptes du bailliage de Hainaut pour les années 1486 à 1494 montrent que pour les deux jours et deux nuits passés au château d' Aymeries après leur capture, le geôlier reçut pour leur nourriture 48 sols et  puis encore 20 sols ...pour les cordes employées à les lier...
 Le troisième jour ils sont conduits à Mons. Le bâtard est mis à la torture trois fois en quatre jours. Le 23 Mai 1490, un tribunal de nobles et le Conseil Souverain du Hainaut le condamnent à avoir la tête tranchée.
  On établit alors la « fiche de frais »  de l'exécution :   
  pour le bourreau : 23 sols et une écuelle de viande...    pour les frères mineurs qui  confessent le condamné et l'assistent dans ses derniers instants :  16 sols...   pour les 4 flambeaux qui éclairent l'exécution (et pèsent ensemble 12 livres !...) : 4 livres et 16 sols  
 Sa noblesse permettait à Isaac de Berlaimont d' être « simplement » décapité...mais... « ...à l'épée,  et de nuit, sur les terrées de la dicte ville de Mons... »  
  Quand à ses compagnons : RASSET, LEPAIGE et BELSACQ, il est rapporté par R. BERARD...«... qu'ils furent exécutés au lieu-dit « le Héribus », le 25 mai,  et leurs corps devaient être exposés quinze jours durant, sur des  roues dressées en bord de chemin...or, dans la nuit du 6 au 7 juin, un violent orage jeta les roues, avec les cadavres sur le chemin, bloquant la circulation... »
 Les Archives du Nord relèvent que : ...« ...ainsi les mangeoient les chiens et bêtes sauvages, pourquoy le bailly commanda au bourreau de relever les roues, afin de non empescher les gens de passer par le dit chemin... »
   La cassette du bailliage fut encore mise à contribution pour :  .... 65 sols !...  
  Ainsi se termine en 1490,  l' histoire du  « Bastard de Berlaimont » , triste héros éphémère d'un Moyen Age finissant...
 A la cour de Bourgogne, on oublia vite... L'évènement fut reçu comme un fait divers, les cas de brigandages étant tellement courants en ces années de troubles... Jean de Ligne décéda l'année suivante en 1491 à l'âge de 56 ans... Antoine Rolin s'éteignit 7 ans plus tard, laissant son héritage à son fils Louis. Ce dernier épousa Gilette de Berlaimont...

réalisées pour la famille Rolin autour de 1490. Tout dans ce manuscrit rappelle ses possesseurs, jusqu’à la miniature consacrée à la déesse de la chasse Diane qui sert de prétexte à souligner le titre de grand veneur du Hainaut que portait aussi Antoine Rolin depuis qu’il l’avait acheté à Guillaume de Lalaing en 1454. Il faut dire que le contexte de la chasse se prêtait fort bien à l’évocation de ce titre, emblématisé par la présence, dans la bordure, de trois colliers de chien munis de leur laisse, un bleu, un rouge et un noir, à l’écu des Rolin.

Sur le Maître d'Antoine Rolin  ou Louis d'Aymeries.

 

En s'intéressant à l'enluminure et plus particulièrement aux ateliers de productions au XV siècle, il faut signaler qu'il existait à Valenciennes à partir de 1458 un artiste célèbre, peintres et miniaturiste, aujourd'hui mondialement connut pour ses oeuvres, et dirigeant son atelier dans la capitale du Hainaut. Il s'agit de Simon Marion. 

Quant à notre  "Maître d'Antoine Rollin"  Louis d'Aymeries  il a été démontré par Anne-Marie Legaré (1) (voir plus avant) que ce Maître d'Antoine Rolin d'Aymeries devait beaucoup à Simon Marion. On doit même supposer que celui-ci fut le Maître d'apprentissage du Maître d'Antoine Rolin. 

Qui pouvait être ce Maître Louis d'Aymerie ?

Nous avons Didier Descamps et moi même émis l'hypothèse qu'il ne fut autre que Louis Rolin fils illégitime de Nicolas, que l'on retrouve probablement dans notre quittance de 1481 (AD B 2126) s'agit-il du légitimé de 1449. ? Qui d'autre que lui pouvait porter à cette date le titre d'Aymeries"  et de surcroît celui de "Bâtard" !! La seul autre hypothèse que j'avais envisagé dans un premier temps était qu'Antoine Rolin grand Bailli d'Aymeries est eut lui même un second fils illégitime -celui-là- prénommé aussi Louis. Mais comme me le fit remarquer Didier Descamps, pourquoi allez créer un hypothétique fils illégitime à Antoine nommé Louis pour faire un "Bâtard d'Aymeries, alors que nous en avons déjà un ? le fils d e Nicolas et Louise N?. 

 

L'activité de cet artiste Louis d'Aymeries Maître d'Antoine Rolin, est connue dans le Hainaut  à partir de 1490 et on est en droit de supposer qu'il a fait son apprentissage à Valenciennes dans l'atelier de Simon Marion. 

En effet les enluminures de Louis d'Aymeries rappellent de beaucoup les oeuvres de Marion, dans les quelles il s'inspire, pour illustrer ses livres d'heures.(2)

Dans toute toutes ses oeuvres connues, il emprunte à la miniature de Marion.

Au point que l'on est en droit de supposer que Louis d'Aymeries le Maître d'Antoine Rolin pourrait bien avoir hérité "des cahiers modèles" de Marion.

Bien sur des hypothèses divergentes que la notre sur l'identité de ce Maître d'Antoine Rolin ont été émises (3)

Trois noms furent avancés:

1-  Jan Prévost qui a épousé la veuve de  Marion, mais son style selon Marc Gil " n'a rien à voir avec avec celui du Maître d'Antoine Rolin

2- Marie Marion fille de l'artiste, elle même s'adonnant à cet art, est décédée avant 1505, or comme les oeuvres du Maître d'Antoine Rolin se poursuivent au delà de 1510, il est impossible de voir la main de Marie Marion dans celle du Maître d'Antoine Rolin.

3- Michel Clauwet est un neveu, de Marion, il est peintre et s'installe à Valenciennes et semble y vivre entre 1492 et 1519.  Pour Marc Gil "hypothèse est séduisante mais pour le moment (1998) rien ne permet de l'étayer"


(1) "l'héritage de Simon Marion en Hainaut " (1490-1520) Valenciennes aux XIV et XV siècle. Art et Histoire , Valenciennes, 1996 P 201-224.

(2) Au XVe siècle le livre d'heures signifie un livre de prières. En fonction de l’heure de la journée, les prières varient et le livre d’heures permet de savoir quelles prières choisir. Il commence par un calendrier, qui donne pour chaque jour le nom du saint à fêter. Viennent ensuite les heures ou prières correspondant à chaque heure de la journée. Les livres de prières étaient donc des "livres illustrées" d'enluminures, par extension on appela "Heures" les oeuvres ou enluminures décorants les livres du moyens âge.

(3) Marc Gil, professeur d'histoire de l'art médiéval, à l'université de Lille 3 ( référent à un article sur l'atelier de Simon Marion) parut dans la 'revue de l'art" n° 121/1998-3


Notre hypothèse est elle aussi séduisante, pour l'étayer nous n'avons pour l'instant que le titre "Louis d'Aymeries" porté par les deux personnages,  il nous reste à apporter la preuve concrète et certaine, que les deux ne font en réalité qu'un.


La descendance d'Antoine Rolin

Antoine Rolin  eut de son épouse Marie d'Ailly de Rayneval :

 

Jacques Rolin.

Seigneur de Présilly, tué à la bataille de Granson en 1476 et inhumé aux Hospices de Beaune. Il avait épousé Jeanne de Beauffremont, fille de Pierre et de Marie, légitimée de Bourgogne, fille du duc Philippe le Bon et de Jeanne de Presle.

Jean Rolin.

Chevalier seigneur de Lens et de Vitteaux- terre qu'il reçut de Louis XI. Il participa le 2 mai 1472 au grand tournoi de Valenciennes, qu'il remporta. Il est probable qu'il décéda lors de la bataille de Nancy en 1477 où pérît Charles le Téméraire et il fut inhumé aux Hospices de Beaune.

Nicolas Rolin.

Mourut à la bataille de Morat le 22 juin 1476 et il fut, inhumé aux Hospices de Beaune.

Nicole Rolin.

Epousa Evrard de la Mark, fils de Louis de la Mark et de Nicole d'Aspermont, morte sans postérité. Cependant Evrard de la Marck son époux eut une fille illégitime avec une dame qui nous est inconnue nommé Cécile de la Marck. Cette fille illégitime  de la famille de la Marck épousera David Rolin lui aussi fils illégitime de Louis fils d'Antoine Rolin (qui suit). 

Louis Rolin D'Aymeries.

Chevalier, gouverneur, grand maréchal, grand veneur et premier vicomte du Hainaut, conseiller et chambellan du Saint Empire, seigneur d'Authume, Grandmont, la Roche-sur-l'Ognon, Aymeries, Raismes, Mignault, Saint-Vaast, Preseau, Houdeng, sire de Lens. Il décéda le 17 septembre 1528 et fut inhumé à la chartreuse de Marly de Valenciennes aux côté de son père. Héritier de son père. Louis Rolin participa au tournoi de l'arbre d'or en 1468. en 1484, il est au nombre des députés de la noblesse du Hainaut convoqué le 12 mars par le roi des Romains, Maximilien, qui l'arma chevalier le 9 avril 1485 lors du couronnement d'Aix-la-Chapelle. Il épousa Gilette de Berlamont, fille de Gilles et de Marie d'Almerida, sa première femme. Sans enfants légitime avec Gilette de Berlamont il céda ses titres à son cousin Georges Rolin fils de François  Rolin, et petit fils de Guillaume (voir page précédente).
Beaucoup ont donné à Louis Rolin une descendance illégitime avec une certaine Jacqueline d'Arunda  dite demoiselle d'honneur de son épouse, nous verrons que cela est presque impossible. Jacqueline d'Arunda fut certes une maîtresse mais celle de Georges Rolin l'héritier de Louis sub-nommé, cette liaison est attesté par un procès qu'elle lui attenta et dont nous avons conservé la procédure dans les archives Départementales du Nord. De plus Jacqueline d'Arunda eut des enfants avec Georges Rolin vers 1543 il est donc presque impossible que celle-ci eut aussi un ou des enfants avec Louis Rolin car elle doit être née au plus tôt entre 1510 et 1520 pour être mère en 1543. Elle aurait donc eut entre 8 et 18 ans à la mort de Louis Rolin d'Aymeries. Par contre ce qui est attesté par les Archives Départementales du Nord (Lille) c'est une maîtresse de Louis Rolin d'Aymeries  une certaine Catherine Conrarde et la naissance d'un fils nommé David Rolin, dit bâtard d'Aymeries, né vers 1467, Militaire il a remporté la bataille de Thérouanne, fut blessé au cours de celle de Denain,
 il décède le 25 octobre 1521 de la suite de ses blessures. Il épouse Cécile de la Marck fille naturel d'Evrard de la Marck époux de Nicole Rollin.

Cela -excusé moi l'expression-  semble faire un "beau sac de noeuds" en effet Louis Rolin fils d'Antoine était le  frère de Nicole, il était donc le beau-frère d'Evrard de la Marck, et leurs enfants "illégitimes" réciproques, David pour Louis et Cécile pour Everard s'unissent "par les liens du mariage"  et de cette union il semble qu'est né à Saint Omer alors que David guerroyait autour de Thérouanne "première bataille de Thérouanne" ou bataille des Éperons qui eut lieu, le 16 août 1513.

(voir article). un fils nommé Jacques Rolin .

Ils seraient selon nos conclusions né à Saint Omer alors que David et Cécile résidaient tous deux dans cette ville, et ce serait ce Jacques Rollin qui donnera naissance à une partie des deux branches Artésiennes.

(voir page sur les branches Artésiennes). 


  Certain ont confondu ce Jacques Rollin né à St Omer vers 1510 avec un autre Jacques Rollin dit Wiber né lui aussi à St Omer mais vers 1433, celui-ci épouse Marie Lesage à Arras dont il fut Bourgeois de la Ville avec son fils Guillaume en 1468. Ce Jacques Rollin était selon certains le fils d'un fils illégitime de Nicolas Rollin  alors avocat de la ville de St Omer, avec une dame qui nous est inconnue et qui ce serait prénommé pour certains René, pour d'autres David. Nous ne trouvons hélas dans les archives de trace de ce René Rollin fils illégitime de Nicolas Rollin et seul Jules Chifflet en fait mention dans sa généalogie des Rollin pour dire qu'il fut père D'Ysembart Rollin souche des Bailly de Mons. Cependant une chose est certaine c'est que l'on rencontre à Biache Saint Vaast près d'Arras un censier fieffé nommé Alexandre Raullin en 1420 redevable du gaule de Beaumez pour l'année 1420-1421 dut au seigneur de Boubech. (1) Né probablement vers 1398 il est probablement père de ce Jacques Rollin d'Arras. Une descendante de ce Jacques Rollin prénommé Léonore Rollin épousera en 1675 à Béthune un descendant de David Rollin prénommé Maximilien donc de la branche Airoise, et donnerons la branche dite des "Rollin de Belval".


(1) archives de l'ABBAYE DE Saint VAAST (archives ecclésiastiques AD du Pas de Calais fond H)

AD du Nord_ In-folio, parchemin, 241 feuillets. 1255 - 1515 - Dix-huitième registre des Chartes.  De David Rollin, écuyer, fils de Louis, seigneur d'Aymeries , conseiller et chambellan, et de Catherine Conrarde , p229 aux registres de 1446 à 1537  à Georges Rolin, seigneur d'Aymeries, du fief du Baudenghien, que le receveur des mortes-mains de Hainaut avait confisqué sous prétexte qu'il avait appartenu à feu David Rolin, fils bâtard de Louis Rolin ; à Gilles, dame de Berlaimont, veuve de Louis Rolin, seigneur d'Aymeries, de la haute justice en sa terre de Berlaimont, appendances et dépendances.


La première bataille de Thérouanne à laquelle participe David Rolin

commandant les troupes wallonnes.


Le contexte :


 En janvier 1477, l'héritier de Philippe le Bon son fils du duc de Bourgogne Charles le Téméraire est mort, le roi de France Louis XI lance ses troupes à l'assaut de " État bourguignon". Le duché de Bourgogne et le comté d'Artois sont occupés, les comtés de Flandre et de Hainaut sont attaqués. La fille et héritière de Charles le Téméraire, Marie de Bourgogne épouse l'archiduc Maximilien d'Autriche qui mène dès lors sa contre-offensive.

À la mi-juillet 1479, il concentre son armée  à Saint-Omer. Les Français, commandés par Philippe de Crèvecœur d'Esquerdes, ancien chevalier bourguignons ayant changé de camp pour se rallier à Louis XI, occupent le reste de l'Artois, sauf Aire sur la Lys.

repris d'un article de  (Christian Defrance parut dans L'Écho du Pas-de-Calais n°136 juillet-août 2013.)

Cette bataille aussi appelée "bataille des Éperons" eut lieu, le 16 août 1513, lors du siège de Thérouanne (qui dura du 25 juin au 23 août 1513), elle s’est déroulée « sur le plateau dégagé dominant l’ancienne capitale des Morins ».

Thérouanne est en 1513 « un oreiller sur lequel le roi de France peut dormir en paix » (dira un peu plus tard François Ier), une ville solidement fortifiée. Les Anglais et leur roi Henri VIII lorgnent cette position stratégique et mettent la place en état de siège dès le 25 juin. Pour combattre la France, le roi Anglais reçoit le renfort de l’empereur Maximilien d’Autriche. Henri VIII et Maximilien se rencontrent deux fois début août dans le village de Mametz (près d'Aire sur la Lys 62) pour mettre au point l’assaut final contre le bastion français tenu par 2 700 hommes. Mais que fait le roi de France, Louis XII ? Il veille depuis Vincennes à consolider l’armée de Picardie cantonnée à Blangy-sur-Ternoise mais une crise de goutte l’empêche de la rejoindre ! Or, Thérouanne commence à manquer de munitions et de vivres ; Louis XII ordonne un ravitaillement en évitant l’armée anglaise. Même si les avis divergent sur les résultats de l’opération du 16 août menée par des stradiots (mercenaires albanais), une chose est sûre, les Anglais leur sont tombés sur le dos. Et l’affaire tourne à la déroute pour les quelque 3 000 soldats français qui ont pris position sur le fameux plateau de Guinegatte. Ils sont débordés par les troupes de Maximilien et Henri VIII et par les tirs d’artillerie. Une sacrée débandade, les cavaliers français jugeant leurs éperons plus utiles que leurs épées. Même si elle ne fut pas très meurtrière, la première bataille terrestre franco-anglaise depuis la guerre de Cent Ans se solda par la capitulation de Thérouanne, cinq jours plus tard. Henri et Maximilien décidèrent de raser les murs, portes et tours de la ville, d’incendier les maisons à l’exception de la cathédrale et du palais épiscopal. La ville sera rendue par la suite à François Ier, fils de Louis XII, qui fera refaire les fortifications par des architectes italiens ; puis détruite « jusque dans ses fondements » en 1553 sur ordre de Charles Quint, petit-fils de Maximilien.
À Enguinegatte, sur le plateau, seuls quelques lieudits - le Coupe-Gorge, la Vallée de l’Homme mort – évoquent encore cette bataille des Éperons de 1513… mais aussi celles des Démanchés de 1479 et des Sacquelets de 1537 ! Trois batailles à Guinegatte d’où la vue était imprenable sur le très convoité « oreiller » de Thérouanne.

Descendance de Georges Rolin héritier de Louis d'Aymeries

Georges Rolin avait épousé Anne de Hamal de cette union est née Anne Rolin qui a épousé Maximilien de Melun puis Robert de Melun, en 1576. Anne Rolin n'eut pas d'enfant.

Robert de Melun (né, certainement à Antoing, vers le milieu du XVI siècle † Tué le 4 avril 1585 - siège d'Anvers) était le second fils de Hugues II de Melun prince d'Épinoy et de Yolande de Werchin, à qui, suivant le contrat de ses parents, devaient appartenir les propriétés de sa mère, Robert de Melun prit d'abord le nom de seigneur de Roubaix, puis celui de vicomte de Gand après qu'il eut épousé Anne Rolin veuve de Maximilien de Melun, vicomte de Gand. C'est sous ce titre que, jusqu'en 1579, on le rencontre dans les chroniques et mémoires du temps ; on ne lui donne plus ensuite que celui de marquis de Roubaix.
À l'exemple de la plupart des jeunes nobles de son temps, Robert choisit la carrière des armes.

On sait aujourd'hui grâce aux recherche de Didier Deschamps que Georges Rolin eut plusieurs maîtresses et épouses.

Georges fut en effet en procédure avec Jacqueline d'Arunda

Selon un document sentence de 1545 (vendu aux enchères en 2011 par "Millon & Associés"  Sentence rendue par Philippe de Hosden par la permission divine, abbé du monastère Sainte Gertrude de Louvains, de l'Ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin, du diocèse de Liège, juge, exécuteur et commissaire des causes : entre Georges Rolin, seigneur temporel d'Aymeries, au diocèse de Cambrai, et damoiselle Jacquelma de Arende. Six avril mil cinq cent quarante cinq, (1)  Cet acte démontre que George ROLIN eut une relation illégitime avec Jacqueline d'ARANDE ce qui lui causa des soucis : c'est là  l'objet de cet acte. Elle fut bien en procédure entre 1543 et 1548 contre Georges Rollin d'Aymeries pour rupture de Fiançailles selon le relevé fait en inventaire sommaire AD Nord - série G t2 Auteur : Pierre Pietresson de Saint-Aubin Edité en 1968. Il s'agit donc bien du seigneur d'Aymeries, héritier des biens de son cousin Louis ROLIN .

(1) « sede apostolica vacante ». Feuille de parchemin, (47 x 43 cm) écrite en latin, à l'encre brune et scellée d'un sceau ecclésiastique, en amande, sur double queue. Sceau de Philippe, abbé de Sainte-Gertrude: dans une arcature gothique, Sainte-Gertrude tenant une crosse et au pied de qui s'agenouille l'abbé, lui aussi crossé.

Réflexion :

Jacqueline d'ARANDE Aurait tel put être la maîtresse des deux cousins, ? De Louis ROLIN dans un premier temps (elle aurait été dans sa jeunesse dame de compagnie de Gilette de Berlaymont qui est l'épouse légitime de Louis Rollin) et ensuite de Georges ROLIN dans un second temps, avec lequel elle eut un fils nommé Balthazar et une fille Anne nés vers 1543. (selon actes AD du Nord) et (archives de Condé sur Escaut) car demeurant à Codé sur Escaut.

L'origine de cette rupture de fiançailles a pour cause que Georges Rolin préféra ce remarier avec une certaine dame de Fontaine à Condé sur Escaut avec laquelle il a eut un fils qu'il nomma aussi Balthazar. Or nous l'avons vu Georges eut avec son épouse légitime Jeanne de Hamal une autre fille Anne, qui épousera en seconde noce vers 1576 Robert de Melun d'Epinoy, marquis de Roubaix  en 1585 de 13 ans plus âgé qu'elle ; ce Robert de Melun eut pour précepteur dans son enfance un certain Balthazar ROLIN. Qu'il s'agisse de Balthazar fils de Jacqueline d'Arunda et Georges Rollin, ou Balthazar fils de la dame de Fontaine, et Georges Rollin, il est certain que son ancien précepteur aurait donc été le demi frère de sa futur femme, quand à ce Balthazar Rolin devenu le beau-frère de Robert de Melun son ex-élève, il épousa la mère de celui-ci Yolande de Werchin veuve d'Hugues de MELUN en 1553. (archives de Condé sur Escaut). Il semble aujourd'hui acquis que ce Balthazar Rolin époux de Yolande de Werchin fut le fils de la dame de Fontaine et non le fils de Jacqueline d'Arunda portant le même prénom et que l'on surnommais Ysembard pour ne pas le confondre avec son demi frère.

La mère de Yolande de Werchin Hélène de Vergy porta accusation d'hérésie sur Balthazar ROLLIN (son futur gendre) précepteur des enfants de sa fille  (voir la correspondance sur ce sujet entre Marguerite de Parme et les inquisiteurs Tiletanus et De Bay)  Balthazar finit par fuir l'inquisition en ce réfugiant en Italie en 1564, innocenté il rentrera à Condé sur Escaut où il épousera Yolande de Werchin veuve il semblerait qu'elle eut avec Baltazar Rolin un fils nommé Georges Rolin. Ce troisième mariage est prouvé par un acte d'échevinage de Condé-sur-l'Escaut daté du 11 avril 1570  : il s'agit d'une donation d'héritage par laquelle Balthazar ROLIN demeurant à Condé, d'une part, et de Georges ROLIN son fils, et Yolande DEWERCIN princesse Defrinoy sa femme. Nul doute qu'il s'agisse de la princesse d'Epinoy qui s'est donc remariée après le décès d'Hugues de MELUN à Balthazar ROLIN  (source Didier DESCAMPS & archives de Condé sur Escaut)  Yolande de Werchin, veuve de Hugues de Melun, s'installe au château d'Antoing, et transforme le domaine ; elle fait construire un manoir accolé au donjon et fait ouvrir une brèche dans le rempart sud pour dégager une vue sur la campagne. En remplacement d'une ancienne tour de pierre, elle fait élever une élégante tour de brique qui donne accès à tous les étages du donjon. 

On ne sait pas à ce jour si ce Georges Rolin fils de Balthazar et de Yolande de Werchin qui vivait à Condé sur Escaut a eut une descendance.

Demeure de Yolande de Werchin après la mort d'Hugues de Melun 

vue du Château d'Antoing côté esplanade.

Demeure de Yolande de Werchin après la mort d'Hugues de Melun 

vue du Château d'Antoing côté Jardin esplanade.

Sentence de 1545 vendu aux enchères en 2011

par "Millon & Associés"